Voyage d'études en Italie des BTSA Aqua 2008-10

Le lycée professionnel de Guérande Olivier Guichard, organise le samedi 30 janvier 2010 ses journées portes ouvertes. A l'occasion de cet évènement, les élèves de BTS aquaculture en apprentissage organisent la découverte des filières de la formation.

L'aquaculture : il s'agit de l'élevage des produits de la mer et d l'eau douce ( huître, truite, bar, etc ... ). Au cours de cette journée, au sein des locaux de l'établissement, plusieurs sands seront à votre disposition. Le premier à l'accueil du lycée, vous montrera la formation et les différents secteurs d'élevage. Le deuxième dans les locaux piscicoles du lycée avec les installations et les élevages réalisés sur place. Enfin, le troisième sur la station de Pen Bron présentant les produits marins.

Vendredi 27 Novembre

Lors de notre retour vers la France, nous avons fait un détour par Pandino, dans la région de Brescia à l’est de Milan, pour visiter une autre ferme d’esturgeon, la socièté Salmo Pan.

Elle fut créée en 1988 par la famille Giovannini. Elle a longtemps étéait gérée par Sergio, le frère de Giaciento Giovannini que nous avions rencontrés à Orzinuovi lors de notre première visite. Aujourd’hui, c’est le fils Matteo et sa femme Anna qui dirigent et mènent les opérations à Pandino.

Au début, comme son nom peut l’indiquer, la société Salmo Pan fut créée pour élever de la truite. Mais il ya une quinzaine d’années, suite au déclin du marché des salmonidés, les pisciculteurs ont orienté la production vers le caviar d’esturgeon considéré à l’époque un marché porteur.

Aujord’hui , Matteo élève sur son site trois espèces d’esturgeons Acipenser naccari (esturgeon de l’Adriatique), Acipenser baerii (esturgeon sibérien) en majorité, et Acipenser stellatus (esturgeon étoilé)

Salmo Pan est l’une des plus anciennes et importantes fermes d’esturgeons en Italie, mais selon Matteo, aujoud’hui la concurrence et le marché sont devenus plus difficiles. De nombreux élevages ont été crées dans toute l’Europe ces dernières années et on competrait plus de 1000 fermes en Chine !

Sa société produit environ 500kg de caviar par an avec 4 employés. Mais l’essentiel du chiffre d’affaire est réalisé à partir de la vente de poissons vivants. Salmo Pan vends des poissons matures (prêt pour le caviar) et en vivants. Lors de notre visite, un lot d’une dizaine de sterlet et baerii attendait un départ imminent vers l’Iran. Les poissons sont livrés vivants à des clients partout dans le monde. Aucune production de caviar n’est faite sur le site. De plus, l’entreprise ne fait pas de poissons pour le repeuplement comme l’entreprise Azienda Agricola VIP, visité en début de semaine.

Salmo Pan recoit des alevins de chez Giacento et les met en élevage dans des bassins en résine sous un batiment. Ces bassins sont alimentés par de l’eau de forage, pompée à 30 mètres à un débit d’environ 250l/s pour une température de 15-16°c. L’eau en sortie de forage, à une concentration de 5ppm en oxygène disssous et réoxygénée jusqu’à 9ppm avant son entrée dans les bassins. L’eau de forage assure une absence de maladie dans l’élevage. De plus l’eau n’est pas recyclée et juste utilisée une seule fois. C’est un choix et un argument de vente développé par les  éleveurs. En effet, ils ont constatés que le fait d’utiliser une eau recyclé augmente la présence de maladies et à une influence sur le gout de vase sur le caviar (phénomène d’off flavour).

L’écloserie possède 200  bassins en résine de 5m x 1m où sont élevés les jeunes esturgeons, en moyenne 1 an pour les beari et plus longtemps pour les autres espèces (ex : 1an et demi pour les Sterlets albinos).

Après deux années d’élevage, les poissons sont sexés afin de séparé les mâles des femelles. La méthode utilisée est la biopsie : prélèvement de produits sexuels de la gonade à partir d’une pipette plastique et observation microscopique. Cette méthode est fiable à 100% par l’éleveur mais un léger pourcentage d’erreur est compté et lié aux erreurs éventuelles du manipulateur.

  Suite à cela, les femelles sont utilisées pour le caviar et une partie des mâles est utilisée pour leur chair et pour la pêche sportive. Ils sont sortis en extérieur dans des raceways en béton à fond de graviers et de sable. Les bassins mesurent 150m de long, mais sont divisés en 5 parties (soit 5 parties de 30m de long pour 2.5-3m de large). Aucune précision exacte ne nous a été fournie sur la charge par bassin, mais d’après nos observations les bassins sont chargés à environ 5-10kg/m³. Les poissons sont nourris avec de l’aliment artificiel de marque Dana Feed, composé à environ 45% de protéines et 18 % de lipides. Une autre particularité intervient lors du nourrissage, car aucun poisson n’est nourri manuellement avant l’âge de trois ans. Cela permet de ne pas stresser les poissons et de limiter les manipulations et opérations tout en diminuant les propagations des maladies.

Sur les bassins extérieurs, le nourrissage est effectué la nuit par des distributeurs autonomes et automatiques. D’après Matteo, l’esturgeon est un poisson qui se nourrit principalement la nuit.

Chaque partie des raceways est équipée de nourrisseurs automatiques reliés à un ordinateur central permettant une gestion précise de la ration alimentaire en fonction de la biomasse en place par bassin. La ration alimentaire moyenne quotidienne distribuée est de 1 à 3% pour les petits esturgeons et de 0.1 à 0.3% pour les gros.

Pour sécuriser la production, un contrôle de l’oxygène se fait en début de ligne et en fin de ligne de bassins.  Selon Matteo, les couts de production se répartissent entre l’électricité liée au pompage, les aliments, les employés et les frais liés à l’approvisionnement en oxygène.

L’entreprise a pour objectif d’augmenter sa production de caviar. Pour cela elle veut créer son propre laboratoire pour fabriquer et valoriser son caviar. De plus afin de soutenir la production de caviar locale, l’entreprise veut monter une coopérative pour travailler avec les producteurs locaux et diminuer donc les charges de production. L’objectif de production du site est de passer de 500kg à 2tonnes dans les 5 ans à venir. C’est un projet ambitieux mais qui peut soutenir un marché local en baisse et une préservation des stocks de poissons.

A la suite de la visite, nous remercions Matteo et Anna pour leur accueil chaleureux. Nous leur remettons quelques spécialités guérandaises et les invitons en France très prochainement.

Le mercredi 25 novembre à 15h, nous avons visité un complexe agriculturo-touristique.

Il s’agit d’une une coopérative qui regroupe dix-sept exploitants agricoles. Elle est située en Lombardie, à l’est de Milan.

M.Sordelli, ingénieur agronome de formation et directeur technique nous fait la visite de cette coopérative privée. Elle regroupe une partie liée à des productions (pisciculture, horticulture) et une seconde partie  liées à des activités touristiques et complémentaires (termes, piscine, hôtellerie et restauration).

Un thème est commun aux activités pratiquées : l'eau.  Cette ressource est issue d'un forage d'une température de 60°C et permet un chauffage des serres horticole mais aussi d'avoir une eau à 20°C dans les bassins de pisciculture (anguilles, esturgeons, tanches,  …). Malgré son faible débit (25 L /s), ses capacités thermiques, permettent des gains  d'énergie sur toutes les activités pratiquées.

Cette coopérative s'insère dans un contexte de développement durable. Du fait de l'utilisation d'une eau pour une polyculture mais aussi en utilisant les calories de l'eau pour réchauffer les serres et les termes. Des panneaux photovoltaïques permettent une autonomie en électricité.

Les déchets des végétaux sont récupérés pour former du compost et ainsi servir de fertilisant pour la production horticole.

La partie pisciculture est relativement faible par rapport aux autres activités et selon M. Sordelli, la pisciculture est en perte de vitesse. La vétusté des équipements et le peu de soin apporté aux installations nous confirme cette tendance. L’hygiène et la technicité d’élevage ne sont également pas au rendez vous.

En effet, Cooperativa Sette Frati produit 20 tonnes d'anguilles alors qu'auparavant, il y a une quinzaine d'années, cette même production était de 250 tonnes. Cette baisse est due à un marché moins demandeur mais également à une diminution des quantités disponibles de civelles importées.

Aujourd'hui Coopérativa Sette Frati s’est orientée sur un mode de production piscicole plus diversifié et produit environ 50 Tonnes d'esturgeons, 20 tonnes d'anguilles, 20 tonnes de clarias,3 tonnes de tanches, et quelques tonnes de bar rayé israélien (stripped bass) et de carpes communes.

Ces poissons sont vendus en vivant ou en produits transformés à travers le magasin de la coopérative.

Aujoud’hui Coopérativa Sette  Frati n'est pas une exploitation ou une entreprise piscicole au sens strict du terme. La production de poisson permet de renforcer l'idée de complexe agriculturo-touristique.

Le principe de cette entreprise est de proposer un maximum de biens et services pour garder les clients sur place et ainsi favoriser la consommation. La clientèle vient pour les termes, on lui assure hébergement et restauration, et elle peut acheter des plantes et des poissons produits localement. Cette entreprise s'inscrit dans une véritable démarche de développement durable.

Après la visite, nous remercions M.Sordellii et lui offrons quelques spécialités françaises. Nous échangeons nos plaquettes de présentation du lycée contre les supports publicitaires de la coopérative. Nous faisons remarquer à notre interlocuteur que les formations dispensées au lycée (pisciculture, hotellerie, horticulture et mécanique) sont de même champs professionnels  que ceux mis en ouvre par Sette Frati.

Mardi 25 novembre 2009

L’entreprise Pesci Rossi Ornemental (COF) est située à environ 25 km de la ville de Bologne. Crée il y a 60 ans par le grand père de Mme Valeria Giberti, cette société est une des plus actives dans le domaine en Europe. A l’époque agriculteur, le grand père de Valeria s’est diversifié dans l’élevage du poisson rouge mais aussi dans la capture et la vente de reptiles vivants. Aujourd’hui Valeria a succédée  à ses parents et gère seule la COF.

COF  produit et commercialise environ un million de poissons rouges de 3 à 4 cm par an. Cette production est réalisée par 5 employés dont 3 à la production et 2 pour la partie administrative.

Pour répondre a un marché plus large, Valeria s’est lancée dans le négoce de poissons exotiques. La plupart des poissons sont originaires de Malaisie. Valeria Giberti a crée une société de production sur place, gérée par un francais, ce qui lui garantit une qualité et une régularité des approvisionnements en poissons vivants.

La COF en Italie, est installée sur le site que nous avons visité, depuis plus de  six  ans.

Elle dispose de 24 bassins extérieurs de 300 m² pour l’alevinage et le grossissement avec une capacité de production pour chaque bassin de 80 000 poissons rouges.

Les géniteurs sont sélectionnés pour leur taille, leur couleur, leur robe et les écailles (sans une seule tâche noire). Ils sont mis en élevage dans les bassins extérieurs et nourris à l’aide de distributeurs automatiques avec de l’aliment artificiel.

Les bassins sont alimentés par l’eau de pluie et une eau de forage. Les ressources en eau du site sont limitées et on économise l’eau en la transférant vers un autre bassin lors de la vidange. Ils possèdent un fond naturel (avec différents sédiments qui influe sur la richesse du milieu et la couleur du poisson), les berges sont renforcées avec du gravât pour limiter l’érosion et les dégradations dûes aux ragondins. Ils sont également protégés par des filets contre les oiseaux piscivores qui représentent ici également un réel problème pour l’activité piscicole.

Sur le même site, de l’autre côté de la route, on trouve également un bâtiment moderne.

L’alimentation en eau du bâtiment provient d’un forage et d’une rivière qui n’est pas toujours disponible. L’eau du forage est riche en fer et nécessite un traitement et une filtration. Elle peut être ensuite mélangée avec l’eau de la rivière pour en améliorer sa qualité. La réglementation impose un traitement au chlore des effluents d’élevage pour limiter l’impact sur l’environnement.

Sous le bâtiment on trouve trois grand bassins de stockage d’environ 40 m³ chacun. Un premier est destinée a réceptionner les pêches de poissons rouges provenants des reproductions réalisées en extérieur. Un second bassin sert a trier les poissons par couleur et par taille, enfin le dernier sert au stockage des poissons destinés à la vente.

Dans une seconde partie du bâtiment on trouve également 66 bacs plastique de 1 m³ avec une filtration et des équipements individuels . Ils sont utilisés pour stocker diverses espèces de poissons d’ornement d’eau froide importées (Voiles de Chine, Shubunkins, Têtes de lion, Carpes koï).

Dans une pièce chauffé la ou se trouve environ 120 Aquariums qui servent aux stockages de poissons exotiques importés. C’est activité de négoce exclusif.

La commercialisation de ces poissons s’effectue dans toute l’Europe (Allemagne, France, Hollande et Belgique). Mme Giberti fournit la plupart des grandes chaînes d’animaleries et les professionnels du secteur.

Après la visite, nous remercions M.Valeria Giberti et lui offrons quelques spécialités françaises.

Aujourd’hui 26 novembre 2009 , le lendemain de l’anniversaire de Gwenn , nous avons visité une pisciculture de truite. La visite est assurée par M.Roberto, vétérinaire de la SAIS à temps plein.

Cette entreprise fut créée en 1959 par le père de Mme Mirella Fozzalussa. Cette dame possède 10 sites indépendants dans la région du nord est de l’Italie. C’est une des entreprises les plus importantes en Italie dans le domaine de la production de salmonidés vivants.

30 personnes qui travaillent aujourd’hui pour Mirella sur l’ensemble de ses exploitations. Elle possède aussi une coopérative de transformation et a mit en place une certification commune à toute les piscicultures. L’ensemble des structures comptabilise une production 2 000 tonnes.

Nous visitons le site le plus important (alevinage et siège social) de la SAIS : la pisciculture de Zopolla, situé au nord de Venise, en direction d’Udine.

La stratégie de l’entreprise est de proposer à sa clientèle tout l’ensemble de la gamme truite, c'est-à-dire de l’alevin, du poisson vivant pour le repeuplement et la pêche sportive, ou encore du poisson mort pour la transformation .Les marchés de poissons vivants sont concentrés essentiellement sur le nord de l’Europe. Le poisson est transporté par 6 camions appartenant à l’entreprise, vers le Danemark, la Pologne, la France, ...

Le site visité, est divisé en 4 parties différentes avec pour chacune  une source d’approvisionnement en eau indépendante. La région à la particularité d’avoir des nappes phréatiques abondantes qui commencent à partir de 7 mètres de profondeur. L’eau  de la nappe phréatique est chargée en azote et en CO² et donc dégazée par des oxygénateurs de surface,  puis ensuite reoxygènée  par des plateformes à jets.

10 personnes travaillent sur le site et participent à la production de truites arc en ciel, de saumon de fontaine et de truites bleu.

Les œufs sont essentiellement achetés et importés auprès de Troutlodge (USA) ou de France. Ceux de saumons de fontaine sont 100% triploïdes et originaires d’une pisciculture française en Isère. Les TAC sont soit triploides ou tous femelles

Sur le plan sanitaire, on observe la présence de Flavobactériose mais pas de furonculose. La Flavobactériose est dû surement a une transmission verticale (Géniteur à l’œuf )

Une partie de la pisciculture est déclarée comme zone indemne de SHV et de NHI. C’est pourquoi elle a du être clôturé .On y trouve l’écloserie composé de 12 auges. L’eau qui en  ressort est directement rejeté dans la rivière. Elle circule à une température de 12 degrés.

Le site dispose aussi de bassins en béton avec fond en terre. Le débit est de 200 l/s . L’eau circule a 12 °C puisque la source pour les bassins en béton et l’écloserie est la même. Ces basins servent au pré-grossissement et grossissement des alevins de truite et de saumon de fontaine. Il y a des filets au dessus des basins  pour éviter la prédation des goélands et des mouettes.

Le site est équipé d’un système d’alarme contrôlant la teneur en oxygène de l’eau en fin de bassins d’élevage. 

L e site est sécurisé sur groupe électrogène en cas de coupure électrique. Le site est moderne, mêmele côté naturel du site est bien préservé et le cadre de travail très agréable.

Cependant le travail sur le site est bien mécanisé : l’aliment est distribué par machine (voir photo), la pêche est réalisée par une grue-panier (photo) même si les poissons sont serrés au filet.

La prophylaxie sanitaire du site est cohérente et bien réalisée. L’eau est de qualité et le cheptel est en état de santé très satisfaisant. Les charges en élevages sont limitées et les poissons sont en parfait état de santé et d'intégrité corporelle.

Nous sommes particulièrement bien reçus, la visite est longue et détaillée sur le plan technique et on nous invite à prendre un verre et à gouter les produits fumés de la ferme. Nous remercions toute l’équipe de la SAIS pour sa gentillesse et son accueil.

Samedi 28 novembre 2009 , 20H00, nous arrivons à Guérande après un long périple de 4000 km aller retour.

Le voyage s’est globalement bien passé, les visites furent enrichissantes et l’accueil particulièrement chaleureux.

Nous tenons ici, à remercier l’ensemble des partenaires, professionnels, italiennes, italiens, et tous les gens que nous avons rencontrés lors de ce voyage. Nous remercions très chaleureusement ici nos contacts sur place :

-          M.Giacento GIOVANNINI, de AZ.Agricola VIP

-          Mme Mirella Fozzalussa, Denis et Roberto, de SAIS

-          M.Giorgio Foglio, de Troticoltura Foglio

-          M.GIOVANNINI Matteo et Anna, de Salmo Pan

-          Mme Valeria Giberti, de la COF

-          M.Carlo Sordelli, de Coop.Sette Fratti

-          MM. Morel Jacques et Tavan Sébastien de l’EA de Poisy

-          Les auberges de jeunesse de Bologne, Brescia et Venise.

Et bien sûr la compagnie Auray Voyages, Eric, Fred et surtout Annick pour sa gentillesse, son humour et son professionnalisme.

Pour finir sur une note d’humour, nous n’oublions pas la « compagnie » de Venise en charge du racket organisé pour le Check point invisible mais payant – 740 € d’amende - des autobus pénétrant à Venise….

Le document ci joint précise les groupes en charge des comptes rendus à la suite des visites

Groupes_CR_visites

Le mardi 24 novembre 2009, nous avons visités la salmoniculture de Monsieur Foglio dans la région de Brescia.

Située dans le nord de l’Italie, sur les  bords du lac d’Idro, la pisciculture représente une part importante de l’activité économique locale. En effet, 4000 tonnes de salmonidés y sont produites(95% de TAC). Le marché du caviar d'oeufs de truites est trés limité en Italie.

Une quinzaine de fermes sont regroupées au sein d’une coopérative, dont M.Foglio est l’un des principaux acteurs.

Les producteurs de la coopérative obtiendrons prochainement une appellation d’origine contrôlée (DOP italienne : Dénomination Origine Protecta) afin de valoriser au mieux leurs truites et d’identifier le terroir et le lieu de production.  M.Foglio note que comme en France, le marché du repeuplement des cours d'eau en salmonidés est en baisse.

M.Foglio possède 5 sites dans un rayon de 30 km : un site de reproduction, deux sites d’alevinage et deux sites consacrés au grossissement des poissons. Un seul site est implanté sur rivière, les autres sont sur sources.

Le premier site « Ponte Caffaro » et un lieu de reproduction où sont élevés de septembre à mars de  3 a 4 millions d’alevins ainsi que 200 tonnes de truites fario et truites arc en ciel. Sur ce site, M.Foglio emploie un employé et un autre technicien qui intervient sur plusieurs sites.

La pisciculture de Ponte Caffaro est alimentée par une eau limpide provenant d’une source d’un débit de 300 à 500 l/s situé directement sur le site.

Le site est organisé avec 4 canaux raceways de 80 m x 8 m de large.

L’eau de source est utilisée une première fois sur une série de bassins puis recyclée par  l’intermédiaire d’une plate forme à jets pour être renvoyée sur les 3 autres séries de bassins restantes. Cette oxygénation permet de gagner ainsi 6 mg/litre pour une température de 10 à 14°C.

Pour l’alevinage, l’eau n’est pas traitée et sa température ne permet pas le développement des agents pathogènes rencontré habituellement en alevinage. La législation italienne n’autorise pas l’utilisation de traitements sur le vivant. En revanche une prophylaxie sanitaire stricte est mise en place. L’installation est moderne et particulièrement organisé et opérationnelle.

Par la suite, nous visitons le site de Storo.

C’est le principal site d’alevinage avec une production  de  8 millions d’unités par an, réalisée par quatre employés. L’alimentation en eau est fournie par un forage d’eau de source avec un débit de 1 m /s ayant les mêmes caractéristiques que sur le premier site. Les truitelles sont réparties ensuite sur les autres sites de M.Foglio, le surplus est vendu à d’autres fermes.

Le circuit hydraulique est composé de 60 bassins de 25m sur 1m de large. Les poissons sont prégrossis de 5 à 15 gr. L’alimentation des alevins est composée à 54% de protéines, 18% de lipides, et c’est un aliment extrudé -semi flottant.          

Le second site de Storo est visité par la suite. 

L’année dernière la pisciculture a été agrandit et modernisée afin d’augmenter la capacité de production et faciliter la mécanisation du travail. Elle essentiellement dédiée au grossissement dont  le cheptel est constitué de truites arc en ciel, des truites fario, des saumons de fontaine ainsi que la souche locale de truites fario, la marmorata (Salmo trutta marmoratus).

Sur l’ensemble du cycle d’élevage, l’indice de conversion (Quantité d’aliment distribuée pour produite 1 kg de poisson) est de 1 à 1.2 suivant les lots en élevage. La durée du cycle est de 10 à 12 mois jusqu'au stade portion (300g) et de 13 à 16 mois pour la taille de 500 à 1000g.

Foglio troticultura expédie à la coopérative les truites suivant la demande  de l’atelier de transformation. Il n’y a pas capacité de stockage de poissons vivants à l’atelier et le souhait de ne pas transporter de truites vivantes car cela augmente les coups de  production. Elles sont transportées à sec et asphyxiées.

Le produit transformé est disponible frais et non congelé, à l’inverse des concurrents turcs. Dés le lendemain le produit est présent au prés des consommateurs, soit sous forme de filets - la majorité des ventes - mais aussi des truites portions, et des grosse truites de 1.5 kg évicérées.

M.Foglio est très impliqué dans le secteur aquacole régionale en tant que conseiller dans l’organisation de la coopérative. La visite se termine. Nous offrons quelques produits de Guérande (sels et caramels) et du vin français à notre pisciculteur italien !

Nous tenons à souligner l’accueil chaleureux de M.Foglio, qui nous a consacré la matinée à nous présenter avec passion son entreprise.

Groupe : Rémi, Clément et Aurelien

Foglio troticultura va obtenir de l’Europe la reconnaissance de son terroir et de la qualité de ces produites grâce à la DOP. Pour cela elle doit respecter un cahier des charges strict (taux de lipides inférieur à 19%, poissons issus de la souche locale, densité d’élevage inférieure à 40kg/m³ et asthaxantine issue de pigments naturels (champignon phaffia).

La production d’œufs est en diminution car le marché n’est plus aussi porteur qu’auparavant puisque la production globale est passé de 50 000 tonnes à 30 000 tonnes en une quinzaine d’années en Italie. Cette situation est comparable a la France.

Le 23 novembre 2009 à 15 H30

Azienda Agricola est  située en Lombardie, sur la commune d’Orzinuovi à 25 km au sud ouest  de Brescia. Le site appartient à Giacinto Giovannini. Ce dernier est un des pionniers de l^’élevage d’esturgeons en Italie.

Nous sommes très chaleureusement accueillis par les propriétaires. Ils nous proposent en matière d’introduction à la visite, le visionnage d’un film réalisé par l’entreprise sur l’élevage de l’esturgeon. Le film est en version italienne mais malgré notre très faible maîtrise de la langue, nous parvenons malgré tout à comprendre l’essentiel des commentaires. Il convient également de mentionner que M.Giacento Giovannini parle français, ce qui facilite la visite. 

D’après M.Giovannini, le pays est le premier producteur de caviar en Europe avec 20 tonnes par an de caviar de A.transmontanus, 20 tonnes de A.baerii et 10 tonnes de  d’esturgeons hybrides et A. glueldenstaedti.

Le site a crée dans les années 50 par le père de Giacento. En 1973, il y  élève des truites arc en ciel puis reconvertit le site en 1977 vers la production d’esturgeons. Giacento est associé a son frère, qui gère la pisciculture Agrottica Lombarda , également orienté vers l’élevage d’esturgeons pour la production de caviar.

A partir de 1977, le changement d’activité a été influencé par un programme de réintroduction de l’esturgeon de l’Adriatique Acipencer naccarii dans toutes les rivières du nord de l’Italie et particulièrement de l’Adda et du Pô. Ce soutien aux stocks naturels a été financé par l’Europe et l’Etat Italien. Plus de 20000 poissons, de toutes tailles (de l’alevin à 3 kg) ont été relâchés chaque année.

Nous avons pu observer lors de la visite des spécimens d’espèces variées et de tailles impressionnantes,  avec des poissons âgés de 18 à 20 ans pour des poids jusqu’à 120 kg pièce ! Le stock de poissons vivants en place représente plus de 3 000 pièces.

L’exploitation a une surface totale de 2,5 ha dont 15000 m² en eau (comprenant un étang d’environ 1 ha). Il est composé de une écloserie et une station d’alevinage couverte où les poissons sont élevés jusqu’à 5g. Le grossissement est assuré sur deux plateformes de bassins type raceways en béton avec fond de terre.  Le site est alimenté en eau par des résurgences riche en carbonates de calcium et dont la température est comprise entre 10 à 18°C, situées en amont du site. Cette eau est riche en oligoéléments et autres substances liés à l’agriculture intensive présente sur le bassin versant de l’exploitation.

Il exploite également 3 forages (de 50 à 120 m) dont le débit moyen est de 20l/s par forage. L’eau de forage est pauvre en gaz dissous et doit être ré oxygénée avant son utilisation dans l’écloserie.

Le site est orienté vers la reproduction, l’élevage de juvéniles et la sélection – croisement de reproducteurs d’esturgeons. M.Giovannini élève 5 espèces différentes d’esturgeons et un hybride :

-          Acipenser naccari

-          Acipenser baerii

-          Acipenser stellatus

-          Acipenser glueldenstaedti

-          Huso huso

-          Un hybride « AL » : femelle A.naccari x mâle A.baerii , le A provenant d’Adriatica et le L de Lena, une rivière au nord de la Sibérie

Aujourd’hui cette exploitation élève essentiellement de l’esturgeon A.naccari et A.baerii . La production de juvéniles varie de 100 000 à 300 000 unités par an.

En matière d’élevage, la reproduction est réalisée sur le site. M.Giovannini préconise des hivers froids et des étés chauds pour assurer de bonnes reproductions. Cette étape a lieu en avril – mai, et une femelle donne jusqu’à 20% de son poids vif en ovules. Les œufs et la laitance sont récupérés par stripping  puis mélangés manuellement avant d’être traités dans une solution d’argile pour éliminer la couche adhésive.

Les œufs fécondés sont incubés en jarres italiennes (10 x 120 L) à une densité de 2 kg d’œufs par jarre et pendant 5 à 7 jours à 15°C. La durée de l’incubation dépend de l’espèce et de la température de l’eau.

Avant éclosion, les œufs sont transférés en auges sur des clayettes (10 000 œufs par auge de 2 m²) approvisionnés avec  1 à 2 l/s. Suivant la qualité des pontes, le % d’éclosion peut varié de 0 à 90%.

Les poissons sont nourris au départ avec des artémias produits sur le site et congèlés avant distribution. Des problèmes de cannibalisme peuvent apparaitre lors de la phase d’alevinage.

Les installations de l’écloserie sont particulièrement bien agencées, organisées et tenues. Notre visite se déroule en période creuse, et les installations sont en vide sanitaire strict et bien réalisé.  M.Giovannini nous explique ensuite les intérêts de l’utilisation de bassin en serpentin, particulièrement bien conçu : il optimise la vélocité de l’eau, l’auto nettoyage et l’utilisation de l’eau.

Par la suite, les poissons sont nourris avec des aliments (Larviva – Biomar pour le démarrage et Skretting pour le grossissement) composés en moyenne à 46% de protéines et 16% de lipides.

Peu de problèmes pathologiques sont rencontrés sur le site. L’accent est mis sur l’hygiène et la prévention des maladies. Les pathologies sont essentiellement d’origine bactérienne.

Les bassins disposent d’un système de contrôle continu  de l’oxygène dissous dans l’eau.  Même si les densités d’élevage sont faibles, cet équipement sécurise le cheptel de valeur très élevée.

M.Giovannini habite sur le site et il est assisté dans le travail par deux techniciens. Il souhaite à l’avenir produire du caviar de Huso Huso qui selon lui peut atteindre 5 000 €/kg sur le marché international.

Ce pionnier de l’aquaculture italienne semble cependant très peu optimiste sur le développement de l’activité en Italie et en Europe plus globalement. Il déplore la situation de crise actuelle et nous explique que cela impacte très négativement la santé et la durabilité de son entreprise. Biologiste de formation, il reste passionné par son métier et nous transmet son amour de l’esturgeon.

Après deux heures de visite, nous remercions M.Giovannini et lui offrons quelques spécialités françaises.

Aprés une nuit à l'Ecole d'Agriculture de Poisy, nous voilà partis en route vers le tunnel du Mont Blanc et l'Italie.

Nous montons dans le bus pour une longue route et de nouveaux horizons. Hier nous avons parcourus 930 km de Guérande à Poisy. Heureusement le bus est équipé d'un lecteur DVD et nous avons visionné 3 films (King kong, les Bronzés 3 et American Gangster).